Le transport aérien de voyageurs en Bretagne en 2022

En 2022, avec 1,5 million de passagers, le trafic aérien commercial en Bretagne ne retrouve pas son niveau d’avant crise. Il représente 63 % du trafic de 2019 alors que le trafic français en représente 80 %. La fréquentation des aéroports bretons est concentrée essentiellement sur les aéroports de Brest et de Rennes. C’est 97 % du trafic aérien breton. Les aéroports de Lorient, Dinard ou Quimper qui assuraient plus de 100 000 voyages par an en 2010, ont un trafic très réduit en raison de la disparition de certaines lignes comme vers les aéroports de Lyon, Paris CDG et de Grande Bretagne. Quimper tire un peu mieux son épingle du jeu avec presque 19 000 voyages assurés en 2022. Le trafic low-cost (à bas-coût) s’est renforcé au point de devenir majoritaire, en passant de 37 % en 2019 à 52 % en 2022. Ce type de trafic se distribue quasi-équitablement entre les deux plus gros aéroports de la région alors que jusqu’en 2021 il était plus fort à Brest.

2022 une reprise plus lente en Bretagne qu’en France

Une forte augmentation du trafic aérien sans pour autant atteindre le niveau de 2019

En Bretagne, en 2022 le nombre de passagers enregistrés dans les aéroports bretons atteint 1,5 million. Le trafic augmente ainsi de 38 % par rapport au niveau de 2021 après un rebond d’une même ampleur entre 2020 et 2021 (39%). En 2020, lors de la pandémie de covid, le nombre de voyageurs commerciaux avait chuté pour atteindre 776 000 passagers. La crise sanitaire avait mis un coup d’arrêt à une légère progression du trafic observée depuis 2014 jusqu’en 2019 (2,35 millions).
Toutefois, la reprise du trafic de passagers observée depuis 2 ans ne suffit pas à revenir au niveau de 2019. Le trafic aérien breton est plus éloigné du niveau d’avant-crise que le niveau national. Il représente ainsi 63% du nombre de voyageurs de 2019 contre 80 % pour le niveau national. Mécaniquement le poids du trafic breton dans l’ensemble du trafic national de passagers diminue et s’établit à 0,9 % en 2022 contre 1,1 % en 2019.

Source : Union des aéroports français

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Figure 1 : Évolution du nombre de passagers des aéroports en Bretagne et en France de 2010 à 2022
AéroportsBzh 100 2010Fr 100 2010
2010 100.00 100.00
2011 106.76 107.89
2012 111.83 110.53
2013 108.98 113.16
2014 105.63 115.13
2015 109.40 118.42
2016 113.31 122.37
2017 120.04 129.61
2018 128.52 135.53
2019 132.38 140.79
2020 43.66 46.05
2021 60.53 59.87
2022 83.43 114.47

Un trafic de plus en plus concentré sur Brest et Rennes

Les aéroports de Brest et Rennes assurent 97 % du trafic aérien.
L’aéroport de Rennes enregistre une évolution à la hausse plus marquée que celle de Brest. En 2022, Le trafic à Rennes représente 75 % du niveau de 2019 contre 65 % pour l’aéroport de Brest.
La crise sanitaire a participé à accentuer la concentration du trafic sur ces deux principaux aéroports, qui en 2019 représentaient 90 % du trafic régional. En effet, alors qu’en deux ans le trafic est reparti à la hausse dans les aéroports de Brest et Rennes, et de façon très modérée à Quimper, la fréquentation reste résiduelle en 2022 dans les aéroports de Lorient et de Dinard-Pleurtuit.

De très grandes disparités entre les aéroports

L’aéroport de Quimper qui avait connu une baisse de 49 % de son trafic entre 2013 et 2019 n’a retrouvé en 2022 qu’une partie de sa fréquentation d’avant crise (33 % du niveau de 2019).
La chute de l’activité sur l’aéroport de Lorient est due à l’arrêt des lignes vers Lyon en 2020 puis vers Paris Charles de Gaulle en 2021. En 2019, 103 000 voyageurs avaient utilisé cet aéroport.
La forte baisse d’activité à l’aéroport de Dinard est due à l’arrêt de la ligne vers l’Angleterre assurée par Ryanair. Sur la plate-forme aéroportuaire, dont la Région est propriétaire, subsiste une activité de maintenance des avions civils et militaires.
St Brieuc, avec 6200 passagers enregistrés en 2022, semble trouver une dynamique propre en atteignant son plus haut niveau de fréquentation depuis 2010.

Plus de la moitié des voyages est assurée par des compagnies low-cost

L’essentiel du trafic breton concerne les vols nationaux (84 % en 2022) et internationaux (15 %). Ces derniers couvrent d’ailleurs à grande majorité (82 %) l’espace « Schengen ».
Rennes concentre les vols internationaux et notamment ceux hors Schengen (75 % du total régional) alors que l’aéroport de Brest est davantage dédié aux vols nationaux et constitue la principale plate-forme de transit de la région.
En 2022, le poids du trafic régional low-cost est de 52 % alors qu’en 2019 il représentait 37 % des voyages. En effet, la reprise du trafic pour les voyages low-cost après la crise due au covid est plus forte (+163% entre 2020 et 2022) que pour les lignes classiques (+91%). Alors que la baisse de fréquentation en 2020 avait été aussi brutale sur le segment du low-cost (-66 % par rapport à 2019) que pour l’ensemble du trafic aérien de voyageurs (-67%).
La part du trafic régional low-cost augmente donc au global dans la région. Cependant, la situation est contrastée selon les deux principaux aéroports qui se répartissent ce segment de marché : le nombre de passagers en low-cost double à Rennes Saint Jacques entre 2021 et 2022 tandis qu’il est en légère baisse à Brest (-3,2%).
Désormais, le trafic des compagnies low-cost se distribue quasi-équitablement entre ces deux aéroports alors que jusqu’en 2021 il était plus important à Brest.

Vers une aviation décarbonée

La décarbonation des activités aériennes constitue un immense défi pour le secteur. Prévue dans le cadre de l’article 301 de la loi climat et résilience, une feuille de route de décarbonation a été remise par les professionnels de la filière aéronautique au Gouvernement en février 2023. La feuille de route liste les actions à mettre en œuvre par la filière afin d’atteindre les objectifs de baisse des émissions de CO2 fixés par la stratégie nationale de développement bas-carbone (SNBC), notamment la poursuite des recherches sur la nouvelle génération d’aéronefs et sur l’incorporation des carburants aéronautiques durables dans les flottes.
Dans un discours du 16 juin 2023, le président de la République a annoncé une série d’investissements pour accompagner la décarbonation du secteur, notamment pour développer la filière CAD (carburants d’aviation durables, « sustainable aviation fuel » en anglais, produits à partir de biomasse). "À l’heure actuelle, selon l’Association du transport aérien international les carburants alternatifs représentent moins de 1 % de la consommation du secteur aérien. La feuille de route française pour le déploiement des biocarburants aéronautiques durables donne à l’horizon 2050 un objectif de remplacement de 50% du carburant conventionnel d’origine fossile par des biocarburants aéronautiques durables. La trajectoire passe par les objectifs intermédiaires de 2% en 2025 et 5% en 2030."

Sources et définitions

Les données de cette publication proviennent de l’Union des aéroports français.

Trafic de passagers commerciaux
On entend par passagers commerciaux, les passagers voyageant sur des aéronefs exploités à des fins commerciales.
Le trafic de passagers commerciaux comprend les passagers locaux et les passagers en transit. Les passagers locaux sont ceux commençant ou terminant leur voyage à l’aéroport considéré. Ils se répartissent en passagers nationaux embarquant à destination ou
débarquant en provenance d’un aéroport français, et passagers internationaux embarquant à destination ou débarquant en provenance d’un aéroport étranger.
Les passagers en transit sont les passagers effectuant un arrêt momentané sur l’aéroport et continuant leur voyage avec le même aéronef et sous le même numéro de vol (chaque passager est compté une fois). Le trafic transit n’est pas à confondre avec le trafic de correspondance
Carburant durable d’aviation (CDA) ou Carburant d’aviation durable (CAD), en anglais sustainable aviation fuel, SAF est le nom donné aux carburants produits à partir de biomasse.

Pour en savoir plus

ORT Bretagne

Novembre 2023

Auteurs : Camille Fontès-Rousseau, Emeric Marguerite, Pascal Lauzier

Observatoire Régional des Transports de Bretagne

Directeur de la publication : Patrick Lahaye président de l’ORTB

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